"Comment peut-on être breton ? Question nullement absurde. Français d’état-civil, je suis nommé français... Mon appartenance à la Bretagne n’est en revanche qu’une qualité facultative que je puis parfaitement renier ou méconnaître...Français sans problème, il me faut donc vivre la Bretagne en surplus ou, pour mieux dire, en conscience : si je perds cette conscience, la Bretagne cesse d’être en moi ; si tous les bretons la perdent, elle cesse absolument d’être. La Bretagne n’a pas de papiers. elle n’existe que dans la mesure où, à chaque génération, des hommes se reconnaissent bretons.
A cette heure, des enfants naissent en Bretagne. seront-ils bretons ? Nul ne le sait. A chacun, l’âge venu, la découverte ou l’ignorance."
Ecrites en 1970 par Morvan Lesbesque*, ces quelques phrases sont toujours d’actualité. Comme encore celle-ci, du même Morvan Lebesque : "La Bretagne n’est pas un bloc racial, mais une conscience et une volonté d’être". Ou encore celle-là, de Per-Jakez Helias : Hep dec’h hag hep warc’hoazh Hiziv ne dalc’h ket c’hoazh (Sans hier et sans demain, aujourd’hui ne vaut rien).
*Comment peut-on être breton ? de Morvan Lebesque, 1970, au Seuil.